COUP DE GUEULE

Ville accessible, ville durable

(ou "Piétons, faites le trottoir !")

La loi sur l’accessibilité a étendu, en 2005, l’obligation d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite des bâtiments publics aux espaces publics.

Mesure très sociale, s’il en est, puisqu’elle permet aux habitants – valide ou moins valide, mobile ou moins mobile, jeunes ou moins jeunes - de se déplacer plus facilement et en toute sécurité.

Les communes se sont lancées dans des travaux d’accessibilité de leurs bâtiments par des rampes d’accès normalisées le plus souvent.

Mais le point le plus critique, celui relatif à l’accès aux espaces publics cette fois n’est toujours pas réglé. Des demandes de report de la date de conformité ont été faites auprès de l’Etat qui, peut-être sous la pression des associations, n’a pas cédé.

Je sais pas vous, mais moi, là où j’habite, c’est toujours le même parcours du combattant : Aller à pied de mon domicile à la poste ou chez le boulanger, soit moins d’un kilomètre de petite ville bordée de maisons individuelles, c’est par endroit kamikaze ! Pourquoi ? Parce beaucoup considèrent que le trottoir est un sous-produit de la route, s'y autorisant le stationnement de leur voiture. Les piétons n’auront qu’à emprunter la route - départementale - en l’occurrence.

 

 

Étonnant non ? Résultat : Par sécurité ou plutôt, devrais-je dire, par insécurité, aucun parent n’accepte d’envoyer ses enfants "en ville" à pied, encore moins à vélo et c’est le schéma « bagnole 20 fois par jour » qui perdure !

TROTTOIR : déf : « Un trottoir est un espace réservé aux piétons de chaque côté des rues » (source Wikipédia). Le CERTU ajoute : « distinct de la chaussée et de tout emplacement aménagé pour le stationnement. Sa limite est repérable et détectable » et précise que : « les places de stationnement ne peuvent faire un avec le trottoir ».

Bien avant la loi sur l’accessibilité, il y avait le code de la route qui précisait déjà (Art. R. 417-5) :
« L'arrêt ou le stationnement d'un véhicule empiétant sur un passage prévu à l'intention des piétons est interdit. Le fait de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la première classe. » Pour mémoire, les contraventions de première classe, ce sont celles qui viennent d’être réévaluées de 11€ à 17 € et dont une part du produit revient aux communes et aux départements au titre des « amendes de police ».

Messieurs les maires : vous avez tous les éléments pour rendre aux piétons de tous âges et de toutes mobilités l’espace de sécurité qui leur est dû, tout en gagnant de l’argent sur le dos des incivilités !

En voilà une bonne nouvelle !

 Philippe DRUON, urbaniste qualifié.

 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Accessibilite-du-cadre-bati-la.html