AimeTaVille, par Philippe DRUON, urbaniste

BBC

Un hiver très chaud mais pluvieux. Tel était le constat des météorologues repris dans la Voix du Nord du 1er mars. C’est moins facile de sensibiliser aux économies d’énergie quand le problème se pose avec moins d’acuité. Mais il faut être satisfait que le chauffage pèse moins que d’habitude dans le budget des ménages. Il n’y a que les vendeurs de fuel qui peuvent se plaindre !

 Il n’empêche que les habitations anciennes de notre région sont, en moyenne, 4 fois plus énergivores que les logements qui se construisent aux normes actuelles. Leur rénovation est souvent couteuse mais nécessaire à la fois pour l’occupant et pour l’Etat qui voit son budget supporter des sommes considérables partir en fumée pour le chauffage et le transport.

 Sur le choix technique des travaux à réaliser dans les habitations, nos conseillers des points Info Energie sont d’une grande utilité, sans aucun doute. Mais il n’empêche que le nerf de la guerre, pour un grand nombre de ménages, c’est la capacité à avancer le montant des travaux qui feront faire des économies. Pour d’autres, moins nombreux mais plus fortunés, le coût du chauffage représente peu dans l’addition. Un peu comme pour la mobilité : le transport en commun reste coûteux pour un grand nombre de concitoyens alors que le carburant pour la voiture surpuissante et consommatrice gêne souvent peu son propriétaire. Un peu aussi comme pour les énergies renouvelables, accessibles seulement aux personnes en capacité d’investir !

 Il faut rénover les anciens logements, les cités minières, nos anciennes « cités-jardins » - pas toutes peut-être – pour en faire des logements BBC. Le travail est commencé grâce au « plan 100 000 logements » de la Région. Ces travaux d’économie d’énergie donnent du travail aux entreprises : donc tout le monde y gagne.

 Car il serait quand même incroyable et injuste que notre région, qui a fourni la moitié du charbon à la France entière pendant plus d’un siècle soit maintenant en peine sur ce sujet de l’énergie. Au moment où les énergies fossiles s’épuisent, il nous reste le choix du renouvelable et de l’innovation. Innovation à laquelle nous incite la troisième révolution industrielle dont je vous parlerai le mois prochain.


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