Les Français, on le sait, sont inégaux vis-à-vis des vacances : seuls une petite moitié s’extrait du train-train habituel pour partir, plus ou moins loin. TER-MER ou avion pour rejoindre les plages des iles de l’autre côté de la planète, sport ou farniente, notre impact écologique persiste, même en vacances. Ces moments privilégiés sont autant d’occasion de réfléchir, de lire, d’observer et de prendre parfois des résolutions, comme on pourrait le faire au seuil d’une nouvelle année.
Question lecture, justement, je vous conseille la lecture du livre « Miser (vraiment) sur la transition écologique » d’Alain Grandjean et Hélène Le Téno aux éditions « D’autres Lendemains » et préfacé par Nicolas Hulot. Le livre aborde l’ensemble des problèmes concernant la transition depuis l’énergie jusqu’à la gouvernance politique.
Les déplacements autoroutiers sont l’occasion d’observations lointaines : paysages de bocages ou grandes plaines de cultures extensives, champs d’éoliennes dont les pales en rotation forment de vastes caléidoscopes, patrimoines ou habitations traditionnelles, tout est bon à voir pour se distraire. Dans les traversées de villes et de villages, l’occasion est donnée de comparer des aménagements, de constater comment les communes ont pu maîtriser la vitesse ou le stationnement des automobiles, de mettre en valeur leur cadre de vie - même modestement et à moindre coût - et parfois de s’arrêter et de profiter d’une aire de repos.
Les arrêts autoroutiers, pauses techniques imposées autant par la voiture que par ses occupants, sont de grands moments de brassage culturel. Le café des automates y parait presque bon, le présentoir à livres offre à la vente des ouvrages invendables ailleurs, les hôtesses vous parlent anglais alors que vous n’avez même pas encore ouverts la bouche. A l’extérieur, les routiers errent des heures entières autour de leurs semi-remorques en attendant le retour de l’autorisation de reprendre la route, sans parler des décérébrés qui se garent sur la place handicapés ou sur l’aire de gonflage des pneus parce que « c’est plus près » ! Partout les poubelles dégorgent et le vent disperse les emballages. J’exagère ? Pas sûr ! On oublie donc vite ce lieu éphémère et surréaliste et on se dépêche de repartir avaler les kilomètres.
L’apprentissage du vivre ensemble est difficile et peut-être que notre intérêt à l’environnement nous rend plus sensible aux menaces qui pèsent sur lui. A la rentrée politique aura lieu le débat parlementaire sur la Transition. « Parce qu’elle est un grand projet ouvert à tous, la transition écologique peut constituer un défi enthousiasmant », écrivent les deux auteurs du livre cité plus haut. « Nous mobiliserons sur des solutions et nous devons rendre le changement souhaitable et désirable » ajoute Nicolas Hulot. Espérons que le débat politique soit à la hauteur de nos espérances !