Il marche, il marche pas, il marche ….. c’était autrefois la blague belge sur le « clic » des voitures. Je sais pas si vous avez remarqué mais l’usage du clignotant se fait rare de nos jours… Les seuls endroits où on les voit presque fonctionner, c’est sur les ronds-points… quand on va tout droit. Un coup à gauche, un coup à droite, et hop, tout droit. Le camion, on se doute bien… il va occuper tout le terrain… mais les petits filous qui en profitent pour vous doubler dans le giratoire, c’est très scabreux et totalement interdit.
Ceci est préoccupant et on est en droit de se demander pourquoi, l’usage du clignotant est « passé de mode ». Hormis le cas que je viens d’évoquer, l’automobiliste ordinaire n’utilise plus que rarement cet outil pourtant essentiel. Je me souviens que le Conseil Général du Pas-de-Calais, conscient de ce problème, avait lancé, dans les années 90, une campagne de communication dont le slogan était « Au volant, je communique ». Il doit même me rester quelques autocollants pour lunettes arrière. La publicité de Microsoft, à l’époque, vantait le « connected people ».
A quoi peut-on donc attribuer cette désaffection pour le clignotant alors que l’équipement des véhicules est de plus en plus efficace et agréable à utiliser ? N’y aurait-il pas un phénomène de désintérêt pour ce qui sort de l’habitacle ? Le dedans de la voiture nous rend-elle étanche à ce qui se passe dehors ? Une sorte de repli sur soi dans sa bagnole ? Une fatigue progressive et contagieuse du bras gauche ?
Une chose est sure, quand vous êtes piétons ou cyclistes, sportif du dimanche en course ou en ballade sur le bas-côté d’une route, rares sont ceux qui clignotent à votre approche. Ainsi, impossible de savoir si vous avez été vu, et impossible de savoir si le suivant va vous voir. Je sais pas vous mais moi, quand je cours, si un automobiliste met son clignotant avant de me doubler, je le salue aimablement. Un peu comme le font souvent les piétons en France, sur un passage protégé, quand une voiture s’est arrêtée.
On le voit les règles de la bonne conduite donnent de l’intelligence au code de la route. Quand vous mettez votre clignotant, vous donnez des informations utiles à votre entourage. Quand vous tenez une bonne distance avec la voiture précédente, vous déstressez son conducteur. Quand vous facilitez l’insertion d’un véhicule sur votre droite, vous lui manifestez votre sympathie. On peut en rester au règlement : je peux, je peux pas, strictement ; mais quand, par notre propre comportement, on facilite le comportement ou la vie des autres, alors on donne beaucoup de valeur à la règle.
Automobiliste, la prochaine fois que vous doublez un piéton ou un cycliste : mettez votre clignotant ! Merci !