Présenter ses vœux est un rite, une convenance, une habitude limitée à un mois dans l’année. Heureusement pourrait-on dire. Souvent on y ajoute les qualificatifs de meilleurs, de sincères et on clos la phrase par « Et la santé surtout !».
Les vœux me laissent perplexe, comme beaucoup d’entre vous sûrement, car si on peut souhaiter bien des choses à son prochain, avouons qu’à moins d’être voyant-extra-lucide confirmé, il est bien risqué de se lancer dans des pronostics sur l’avenir de tel ou tel ou pire encore sur l’évolution de sa santé dans l’année qui vient !
Je suis tombé par hasard sur un texte qui me plaît autant par son jeu de mots que par sa conclusion. Son auteur est Paul Fournel, dans l’Anthologie de l’OuLiPo (Gallimard, Poésie, 2009).
Meilleurs œufs, dit la poule
Meilleurs bœufs, dit le pâtre
Meilleurs deux, dit le matheux
Meilleurs feux, dit l’amoureux
Meilleurs gueux, dit le hère
Meilleurs jeux, dit l’enfant
Meilleurs meuhs, dit la vache
Meilleurs nœuds, dit le marin
Meilleurs peus, dit l’ascète
Meilleurs queux, dit le Maître
Meilleurs vœux, dit celui qui n’a rien d’autre à faire !