"Je veux qu'il n'y ait si pauvre paysan en mon royaume qu'il n'ait pas tous les dimanche sa poule au pot"
Henri IV (1553, 1610)
"Car enfin, qu'est-ce que l'homme dans la Nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout !"
Blaise Pascal (1623, 1662)
"Le nationalisme est une maladie infantile : c'est la rougeole de l'humanité"
Albert Einstein (1879, 1955)
"Aucune race ne peut prospérer si elle n'apprend qu'il y a autant de dignité à cultiver un champ qu'à composer un poème"
Washington Booker Taliafarro (1856, 1915)
Selon les derniers sondages, 43% des statistiques sont fausses !
no comment !
Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j'aime ma chienne !
Adage
La ville en quelques citations
Les quelques pages ci-après rassemblent des citations d’auteurs sur la ville. Ces phrases sont autant d’opinions, d’angles de vue, de perceptions personnelles.
Quelques points communs les rassemblent : la Ville n’est pas une somme de bâtiments ou de lieux : elle est le ferment d’une société qui se cherche et se construit avec plus ou moins de bonheur. Lieu de fracture, c’est aussi le lieu de la construction du vivre ensemble.
Certaines citations tentent d’opposer Ville et Campagne : héritage de la cité industrielle du 19ième siècle, la première serait le lieu de la perdition et des miasmes ; la seconde le seul Eden où l’homme trouverait son salut.
Quelques-unes d’entre elles nous rappellent l’importance de la place du citoyen dans la construction de la cité.
Enfin, certaines phrases peuvent guider l’urbaniste dans son exercice professionnel.
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« La ville doit être bâtie de façon à donner à ses habitants le bonheur et la sécurité »
Aristote
« Les habitations font la ville mais les citoyens font la cité ».
Jean-Jacques Rousseau
« La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société »
Victor Hugo
« La ville est la plus complète et la plus réussie des entreprises de l’Homme de refaire le monde à l’image de ses désirs. Mais, si la ville est le monde que l’Homme créé, elle est aussi le monde dans lequel il est condamné de vivre. Ainsi, indirectement, et sans pleinement connaître le sens de son action, en faisant la ville, l’Homme se change lui-même »
Robert Park, On Social Control and Collective Behavior, 1967
« L’utopie est ce qui manque le plus : c’est le seul réalisme capable de dénouer les nœuds de l’impossible »
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« Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous : Il est moins à découvrir qu’à inventer ».
Gaston BERGER, 1960
« Les projets rassemblent, les intérêts déchirent »
Jean-Paul DELEVOYE, 2012
« Nous n’habitons pas la même planète que nos aïeux : la leur était immense, la nôtre est petite ! »
Bertrand de Jouvenel 1968
« Une manière commode de faire la connaissance d’une ville est de chercher comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. »
La peste, Albert Camus
« Des villes et encore des villes ; j'ai des souvenirs de villes comme on a des souvenirs d'amour: A quoi bon en parler ? Il m'arrive parfois, la nuit, de rêver que je suis là, ou bien là, Et au matin je m'éveille avec un désir de voyage. »
Les Poésies de A.O. Barnabooth [Valery Larbaud]
« Il faut connaitre Aix, la tranquillité de ses rues ou l'heure pousse, le sommeil qui endort la ville entière, pour comprendre quelle existence vide y mènent les étudiants. Ceux qui travaillent ont la ressource de tuer les heures devant leurs livres. Mais ceux qui se refusent à suivre sérieusement les cours n'ont d'autres refuges, pour se désennuyer, que les cafés, ou l'on joue, et certaines maisons, ou l'on fait pis encore. »
Nais Micoulin [Emile Zola]
« Citant Sartre, je leur dis souvent : l'enfer, c'est les autres - et j'ajoute : le paradis aussi ! Oui, dans les rues des villes et des cités périphériques où je me balade quotidiennement, tous âges, tous sexes, toutes ethnies et toutes conditions mêlés, il m'arrive de croiser des anges. Le paradis est là. Même si Dieu n'existe pas. »
Mémoires d'outre-mère de Guy Bedos
« La vie change-t-elle quand on change de ville ? »
Nouvelles sous ecstasy de Frédéric Beigbeder
« L'une des ironies de notre époque, c'est que, en même temps que la rue est devenue la denrée la plus demandée de la culture publicitaire, la culture de la rue se voit elle-même prise d'assaut. De New York à Vancouver et à Londres, les sévères mesures policières contre les graffiti, l'affichage, la mendicité, l'art dans la rue, les jeunes avec leurs raclettes à pare-brise, le jardinage communautaire et les vendeurs à la sauvette sont rapidement en train de criminaliser tout ce qui fait vraiment la vie de la rue dans une ville. »
No logo de Naomi Klein
« Toutes les villes ont un cœur, et ce qu’on appelle le cœur d’une ville, c’est l’endroit où son sang afflue, où sa vie se manifeste intensément, où sa fièvre se déclare, sorte de carrefour où toutes ses artères paraissent aboutir. Mais le cœur de Paris a ceci de particulier, c’est que chacun le place où il l’entend. Chacun a son Paris dans Paris. »
Mémoires d'un tricheur [Sacha Guitry]
« Ce qu’ils veulent, dans les villes, c’est pouvoir se promener dans les rues, la nuit, sans se faire agresser. Pouvoir dormir dans leurs lits sans craindre les voleurs et les assassins ».
Le Quatrième K [Mario Puzo]
« Une ville n'est pas seulement constituée de pierre et de verre, de fer et d'arbres mais aussi de tout le rayonnement qui émane d'elle au cours des années. Une ville ne s'appréhende pas seulement avec les yeux et les oreilles. Non : c'est d'abord avec le nez, ensuite avec l'estomac, et finalement avec les nerfs. Les plus fortes sensations sont olfactives ».
Les étrangers [Sándor Márai]
« L'homme aime tant l'homme que, quand il fuit la ville, c'est encore pour chercher la foule, c'est-à-dire pour refaire la ville à la campagne ».
Mon cœur mis à nu [Baudelaire]
« Les gens riches à Paris demeurent ensemble, leurs quartiers, en bloc, forment une tranche de gâteau urbain dont la pointe vient toucher au Louvre, cependant que le rebord arrondi s'arrête aux arbres entre le Pont d'Auteuil et la Porte des Ternes. Voilà. C'est le bon morceau de la ville. Tout le reste n'est que peine et fumier ».
Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline [Céline]
« Les grandes villes rendent fou, elles vous sucent l'âme et la recrachent comme une chique ».
Le voleur d'ombres [Marc Levy]
« C'est à la campagne qu'on apprend à aimer et servir l'humanité : on n'apprend qu'à la mépriser dans les villes ».
Les confessions [Rousseau]
« Les villes s'apprivoisent, ou plutôt elles nous apprivoisent ; elles nous apprennent à bien nous tenir, elles nous font perdre, petit à petit, notre gangue d'étranger ; elles nous arrachent notre écorce de plouc, nous fondent en elles, nous modèlent à leur image - très vite, nous abandonnons notre démarche, nous ne regardons plus en l'air, nous n'hésitons plus en entrant dans une station de métro, nous avons le rythme adéquat, nous avançons à la bonne cadence, et qu'on soit marocain, pakistanais, anglais, allemand, français, andalou, catalan ou philippin, finalement Barcelone, Londres ou Paris nous dressent comme des chiens ».
Rue des voleurs [Mathias Enard]
« Dans une grande ville, pour peu qu'on regarde aux fenêtres, on se sent entraîné vers la poésie épique; dans un village, au contraire, on ne composera que des idylles ou des poésies lyriques. Il serait peut-être possible de diminuer les miasmes de la peste morale qui règne dans les grandes villes, comme on chasse ceux de la peste ordinaire, en y plantant beaucoup d'arbres. Les Grecs en plantèrent dans plusieurs de leurs cités, et en si grand nombre, par exemple, selon Pausanias, à Chalcis et à Eubée, que l'on ne pouvait plus y voir les maisons. Plantez un hameau, un jardin, une forêt dans vos villes empoisonnées, ce sera toujours quelque chose ».
Pensées extraites de tous les ouvrages de Johann Paul Friedrich Richter [Jean-Paul]
« Il existe certains coins comme ça dans les villes, si stupidement laids qu'on y est presque toujours seul ».
Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline) [Céline]
« Il y a des villes comme Florence, les petites villes toscanes ou espagnoles, qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère. D'autres qui pèsent tout de suite sur ses épaules et l'écrasent, comme New York, et il faut y apprendre peu à peu à se redresser et à voir ».
Carnets III, mars 1951-décembre 1959 [Camus]
« La ville ne dit pas son passé, elle le possède pareil aux lignes d'une main, inscrit au coin des rues, dans les grilles des fenêtres, sur les rampes des escaliers, les paratonnerres, les hampes des drapeaux, sur tout segment marqué à son tour de griffes, dentelures, entailles, virgules. Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toute chose en cache une autre ».
Les Villes invisibles [Italo Calvino]
« En ville, un enterrement, c'est un embouteillage. À la campagne, c'est une distraction pour l'après-midi ».
[Georges Ade]
« Elle est belle cette ville parce qu'imparfaite, parce que fissurée de partout, à voir ces gens y vivre, par-dessus tout ».
Ma guerre sera avec toi [Mylène Bouchard]
« L’air de la ville rend libre ».
Proverbe allemand
« Ordure, désordre, promiscuité, frôlements ; ruines, cabanes, boue, immondices ; humeurs, fiente, urine, pus, sécrétions, suintements : tout ce contre quoi la vie urbaine nous paraît être la défense organisée, tout ce que nous haïssons, tout ce dont nous nous garantissons à si haut prix, tous ces sous-produits de la cohabitation, ici ne deviennent jamais sa limite. Ils forment plutôt le milieu naturel dont la ville a besoin pour prospérer ».
Tristes tropiques [Claude Lévi-Strauss]
« Au centre-ville, le bruit, c'est comme la pauvreté : on n'en a jamais fait le tour ».
La belle amour humaine [Lyonel Trouillot]
« Vous avez vu les panneaux d’affichage de soixante mètres de long en dehors de la ville ? Saviez-vous qu’avant ils ne faisaient que six mètres de long ? Mais avec la vitesse croissante des voitures, il a fallu étirer la publicité pour qu’elle puisse garder son effet ».
Fahrenheit 451 [Ray Bradbury]
« Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu'elles sont inhumaines. Chacune est devenue le carrefour de la rumeur et du relent, chacune devenant un chaos d'édifices, où nous nous entassons par millions, en perdant nos raisons de vivre ».
Bréviaire du chaos, Albert Caraco
« Les villes ne sont jamais que des ensembles plus ou moins réussis de tiroirs échafaudés les uns sur les autres ».
Vivre en survivant [Jacques Sternberg]
« C'est bon les villes inconnues ! C'est le moment et l'endroit où on peut supposer que les gens qu'on rencontre sont tous gentils. C'est le moment du rêve. On peut profiter que c'est le rêve, pour aller perdre quelque temps au jardin public ».
Voyage au bout de la nuit [Céline]
« Eh bien, c’est ça la ville : s’occuper de tous les quartiers sans oublier l’ensemble, s’occuper de tous les secteurs sans oublier l’ensemble, s’occuper des âges, de tous les âges sans oublier l’ensemble, s’occuper de toutes les catégories sociales sans en oublier aucune, mais toujours sans oublier l’ensemble, le détail et le tout, et puis évidemment l’international ».
Discours d’Erik Orsenna, de l’Académie Française, le 19 décembre 2007 [Erik Orsenna]
« Je n’ai jamais autant ri que dans le bidonville. On trouvait toujours des occasions de s’amuser. Au bidonville, beaucoup de pauvres étaient riches. C’était merveilleux. Ils n’étaient attachés à rien ».
Mille et un bonheurs [Sœur Emmanuelle, née Madeleine Cinquin]
« Je n’arrive pas à rêver d’une ville quand je suis dans la ville : il faut que je sorte de la ville pour qu’elle puisse m’habiter ».
[Dany Laferrière]
« Paris est la seule ville au monde où mourir de faim est encore considérée comme un art ».
L'Ombre du vent [Carlos Ruiz Zafon]
« Les hommes se rassemblent dans les villes pour vivre. Ils y restent ensemble pour jouir de la vie !»
Aristote (384-322 av. J.-C.)
« La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société.»
Victor Hugo (1802-1885)
« Les villes portent les stigmates des passages du temps, et occasionnellement les promesses d’époques futures.»
Marguerite Yourcenar (1903-1987)
« La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur des mortels.»
Charles Baudelaire (1821-1867)
« La ville est pourtant ce qui compte le plus, qui doit compter le plus. Parce que rien n’est plus nous-mêmes que ça. Quand elle change, c’est nous qui la faisons changer.»
Eugène Guillevic (1907-1997)
La ville est invivable à cause de la voiture. La campagne est invivable sans la voiture
( ? entendu à la radio)
Un homme qui n’est pas informé est un sujet, un homme informé est un citoyen.
Alfred Sauvy.
Je ne vois pas pourquoi je m’occuperais des générations futures : elles n’ont jamais rien fait pour moi.
Groucho Marx
L’avenir m’intéresse parce que c’est là où j’ai l’intention de passer mes prochaines années !
Woody ALLEN
" Les bons fabricants de la ville, élus, urbanistes, architectes, paysagistes, rajoutent des choses les unes aux autres, regardent autour d'eux, sont attentifs à ce qui est déjà là, à ce qui se trouve dans le voisinage.
Ils ne laissent pas le privé confisquer les trottoirs sans limites, ils préservent l'espace public, ce vide gratuit, autant qu'il peuvent.
Ils sont précautionneux, un peu prudents peut-être, minutieux sur les détails.
Ils se soucient des petites choses : les vues qu'ils créent, les courants d'air, l'ensoleillement, les ombres portées.
Ils s'interrogent sur le beau, ils ne le considèrent pas comme un luxe.
Ils veulent refaire de la ville un rêve populaire. Ils le partagent. Les bons sont modestes. Ils acceptent de regarder les gens vivre. Et ils corrigent le tir s'il le faut.
Ils ne racontent pas aux gens des sornettes sur le bonheur.
Ils ont une morale en somme".
Sybille VINCENDON, « Petit traité des villes à l’usage de ceux qui les habitent »
Ma sélection de livres
Vous ne trouverez ici une sélection de quelques ouvrages que nous apprécions particulièrement en rapport avec le sujet développé sur ce site. Nous n'avons pas, bien sur, la prétention d'être exhaustif !
Longtemps, les villes ont été dépendantes de leur environnement. C'est désormais l'environnement qui est dépendant des villes. Et si, loin d'être un problème, la ville était dorénavant une solution aux défis environnementaux ? Convergences et divergences des positions et des points de vue autorisent un portrait contrasté des modes de vie urbains contemporains. Quelles sont les tendances à l'oeuvre ? A quoi se disent prêts les habitants ? A qui font-ils confiance ? Interrogés dans sept grandes agglomérations urbaines aux quatre coins de la planète (Bombay, Chicago, Le Caire, Londres, Paris, Pékin, Sao Paulo) par l'Observatoire Veolia des modes de vie urbains, les citadins font part de leurs situations, aspirations, évaluations en ce qui concerne leur vie en ville. En complément et en miroir de ces opinions, des experts du monde entier apportent leurs observations, illustrations et préconisations sur la ville d'aujourd'hui et de demain.
Alors que notre société est rongée de l'intérieur : ghettoïsation des quartiers d'habitat social, vivre-ensemble mal-mené par la multiplication des résidences sécurisées et l'exacerbation des communautarismes, etc., nous semblons accepter cette situation, à croire que cela n'aurait aucun effet sur notre vie quotidienne. Observateur sans complaisance du territoire, Thierry Paquot n'est pas de ceux qui tournent le dos à la réalité. Ce livre, il ne l'a pas écrit pour les prosélytes de la nuance. L'urbanisme c'est notre affaire ! est une invitation qui, pour peu qu'on la suive, pourrait faire demain de nos villes des lieux solidaires, écologiques et démocratiques. Il suffit en effet de regarder autour de soi pour se convaincre que ses quatre propositions en faveur d'un nouvel urbanisme, enthousiasmantes et pleines d'espérance, nous sortiront de nos vies trop vite résignées.
L'espace public, ce lieu de liens, ne peut plus se penser comme il l'est depuis une vingtaine d'années. L'urgence d'une véritable politique du paysage, ambitieuse dans ses moyens mais raisonnablement modeste dans ses objectifs, s'impose à mesure que le tissu social se désagrège au rythme des réhabilitations des centres-villes et de la mise sous cloche d'espaces au nom du développement durable. II est encore possible de reconquérir le territoire pour en faire un espace véritablement public.
Il y a cinquante ans, on rêvait d'y habiter ; aujourd'hui, on la fuit ! La ville serait le théâtre de tous les maux... tout en restant l'espace de tous les possibles. On aime la ville pour ce qu'on y trouve, on la hait pour ce qui s'y passe ! Et les idées reçues ne manquent pas : "Les villes sont polluées", "Il n'y a qu'en centre ville qu'il se passe quelque chose", "Vivre en ville, c'est stressant", "La vie en ville coûte cher", "L'avenir des villes, c'est d'être à taille humaine"... Pourtant, la ville n'a cessé d'évoluer, de s'adapter, en recherche permanente de solutions qui nous permettent de vivre ensemble.Des idéaux des urbanistes auxquels on reproche souvent de construire des villes inhumaines, aux bidonvilles du Tiers-Monde qui ne cessent de s'étendre, de la ville romaine, aux villes "nouvelles", les auteurs nous invitent à parcourir le paysage urbain, en nous donnant les clés pour comprendre son évolution et les enjeux de demain.
C'est un fait nouveau : depuis 2011, plus de la moitié de l'humanité vit dans les villes. L'espèce humaine est devenue une espèce urbaine, pour le meilleur et pour le pire : pour chaque 5e Avenue il y a un bidonville à Mumbai. Pourtant, la ville reste un incomparable moteur d'innovation et de création, un accélérateur de civilisation, qui attire la pauvreté davantage qu'elle ne la crée. Telle est la conviction profonde d'Edward Glaeser, Économiste de renommée internationale, fasciné depuis toujours par l'univers urbain et les mille questions qu'il pose : pourquoi des villes autrefois puissantes tombent-elles en ruine ? Comment se forment les ghettos ? Pourquoi certaines cités se développent-elles en hauteur et d'autres à l'horizontale ? Est-il vrai que la vie en ville rend plus malheureux ? Guidant son lecteur de New York à Bangalore, de Singapour à Vancouver, de Detroit à Rio ou de Paris à Tokyo, l'auteur mène l'enquête et fait la chasse aux idées reçues : la ville n'est pas moins écolo que la campagne, les gratte-ciel n'ont pas que des inconvénients, la préservation acharnée du Paris haussmannien est loin d'être un cadeau pour ses habitants, contraints à le déserter... Or, rien de pire qu'une ville-vitrine car la vraie cité est faite de chair, non de béton.
L'urbanisation constitue l'un des faits majeurs du monde contemporain. On compte aujourd'hui plus de 3 milliards de citadins et 24 villes dépassent les 10 millions d'habitants. Cette évolution et la périurbanisation amènent à se demander ce qu'est une ville et si la séparation entre villes et campagnes a encore un sens. De gigantesques mégalopoles se constituent et "l'éclatement urbain" soulève de nombreux problèmes : difficultés psychologiques dues à la concentration des hommes dans ces vastes espaces construits, nuisances sonores, transports, équipements collectifs... En revanche la ville est un facteur de développement. Le processus d'urbanisation accompagne l'innovation, le progrès économique, mais il exige des solutions nouvelles pour maîtriser une évolution aussi profonde. Les deux objectifs sont : proposer un tableau complet des méthodes, des techniques, de l'histoire et des résultats de la géographie urbaine en s'appuyant sur des cas concrets et un appareil important de cartes et de schémas ; montrer que le géographe ne peut comprendre la ville qu'avec l'aide des autres disciplines (décideurs, politiques, sociologues, économistes, architectes ou psychologues). La ville est objet de recherche pour toutes les sciences humaines. Quel est l'apport du géographe ? L'espace est ici privilégié et place l'homme-habitant au centre de toutes les analyses. En réalité, le développement des villes, face à la mondialisation, pose la question du "mal-développement" ou du "développement durable".
Les 101 mots de l'urbanisme commencent par le mot agriculture. une certaine culture du territoire. Ils se terminent par ZAC pour nous encourager à suivre d'autres voies. Les mots ne sont pas définitifs et c'est en cela qu'ils sont urbains. Ce sont des passeurs entre la réalité et la pensée, une ressource pour construire. Agissons en urbanistes, désobéissons avec infiniment de précautions et d'attentions, servons nous des mots pour nous parler, lire et relire, voir et revoir.
Les "portraits" de concepteurs de villes, d'urbanistes, d'aménageurs, de rêveurs, déjà publiés dans la revue Urbanisme et regroupés ici, souhaitent raconter l'histoire de l'urbanisme occidental moderne. Du moins, offrir des jalons d'une histoire globale, c'est-à-dire mondiale, et critique des pratiques et des théories urbanistiques. Ces monographies sont délibérément écrites pour le grand public, elles sont faciles à lire et s'enchaînent aisément. Elles tiennent compte des travaux savants les plus récents et indiquent une bibliographie qui permettra à l'étudiant ou au chercheur de compléter son information. Elles contribuent à décrire cette pratique professionnelle grosso modo sur un siècle (1850-1950, de Haussmann à Aalto), et offrent une réflexion théorique sur ce "quelque chose" difficile à nommer, la ville ? l'urbain ? qui change rapidement, évolue de façon souvent imprévue, se transforme sans avertir, mue plus ou moins de manière autonome, au point de se fondre en un "urbain généralisé". Une série d'essais stimulants pour quiconque s'intéresse à la ville et à ses métamorphoses.
Aujourd'hui, la notion de ville durable tend à devenir un slogan marketing ou une formule politiquement correcte, utile pour créer du consensus, mais peu apte à fonder des stratégies pertinentes pour l'organisation urbaine. Pourtant, nos sociétés et nos villes doivent désormais se préparer à fonctionner avec un pétrole plus rare et plus cher. Depuis dix ans, les coûts urbains (immobilier, dépenses publiques, carburant) ont connu une progression très rapide et pèsent de plus en plus lourd sur les finances publiques et privées. Les villes les plus audacieuses ont cependant compris que la contrainte énergétique peut être une formidable opportunité de se réinventer en s'appuyant sur une autre vision de la cité de demain : celle d'une ville frugale. Cette approche fixe comme priorité d'offrir plus de satisfactions à ses habitants en consommant moins de ressources. Jean Haentjens en explique le principe en l'appliquant de manière concrète aux différents composants de notre système urbain. Illustrant son propos par des exemples pertinents, il démontre qu'il est possible de concilier les contraintes écologiques, énergétiques et économiques tout en apportant une réponse aux attentes sociétales et culturelles. Ce livre est une "boîte à dessein" à l'usage de tous ceux qui cherchent des repères ou des "briques" pour transformer leurs rêves de ville en réalité. Un ouvrage indispensable pour les collectivités, les administrations, les organismes et tout citoyen concerné par l'organisation urbaine.
Pourquoi reconquérir les rues Parce que c'est là que se joue, sans qu'on en soit toujours conscient, une grande partie de la qualité de la vie dans une ville ou un village. Il y a des rues où l'on se sent bien, des rues vivantes - sans forcément être commerçantes - où l'on se dit qu'on aimerait bien habiter et élever nos enfants. Et puis il y a des rues qui, à l'inverse, nous semblent mornes, stériles, désertes, et qui malheureusement sont devenues plutôt la norme dans notre pays. Pourquoi ? Est-ce inéluctable ? Dans ce livre, fruit de ses 30 années d'expérience d'architecte et d'urbaniste, Nicolas Soulier nous montre que c'est, certes, une histoire de voitures, auxquelles on accorde souvent une place disproportionnée, mais pas uniquement. Il nous montre que c'est avant tout une histoire de vie "spontanée", de cadre qui permet à cette vie spontanée de s'exprimer, que cela tient souvent à des détails, des petites modifications qui, quand elles sont accumulées, peuvent avoir de grands effets. En France, la situation paraît souvent bloquée, stérilisée, et nombreux sont ceux qui pensent que si le progrès a détruit les rues, il faut s'y résoudre sans nostalgie. Après avoir effectué un état des lieux de nos blocages franco-français, Nicolas Soulier nous montre que cette situation n'est pas inéluctable et que de nombreux exemples de "reconquête des rues" fleurissent à travers le monde. De ces situations exemplaires, prises en Allemagne, en Suisse, au Danemark, en Angleterre, au Canada, aux USA et au Japon, l'auteur tire des conclusions pratiques et propose des pistes d'action pour "reconquérir nos rues".
Le site de l'auteur : www.nicolassoulier.net
Aller au travail à pied ou en vélo sans risquer de se faire écraser par un véhicule, marcher le long d'une rue bordée d'arbres et de façades attrayantes, s'arrêter sur une place publique pour lire et y croiser des amis par hasard, voilà à quoi pourrait ressembler une ville à échelle humaine. Malheureusement, l'architecture et l'urbanisme dominés par l'idéologie moderniste depuis les années 1960, accordent encore trop souvent la priorité à la circulation automobile et à la construction de gratte-ciel isolés de leur environnement. Ils négligent par le fait même la fonction de l'espace urbain comme lieu de rencontre et, à fortiori, espace de conversation démocratique.
Pour faire face aux défis démographiques et écologiques du 21ème siècle Yan Gehl propose de renverser cette perspective et de remettre l'humain au centre des préoccupations de l'urbanisme. Dans ce livre visionnaire, jalonné de nombreuses illustrations et photographies du monde entier, il présente des pistes d'actions concrètes pour développer des villes animées, sûres, durables et saines. Son travail d'aménagement mise sur les déplacements à pied et en vélo ainsi que sur le renforcement de la vie urbaine.
Cette entreprise fait non seulement appel aux décideurs, elle exige aussi la participation active de la société civile et ne nécessite pas d'investissements majeurs. C'est un projet à la portée de toutes les villes, celles du Nord comme du Sud, visant simplement à créer du bien-être collectif. Comme l'écrit Jayne Engle-Warnick, du Centre d'écologie urbaine de Montréal, "des espaces urbains de qualité contribuent à avènement d'une société durable ouverte et démocratique.
Pour des villes à échelle humaine est le fruit de 50 années d'expérience en planification urbaine réalisée au quatre coins du monde par cet important penseur et praticien de l'urbanisme. Un livre révolutionnaire appelé à devenir un outil indispensable pour construire les Ecocités de demain.